La thérapie manuelle et le système nerveux autonome, introduction
Introduction
Les thérapeutes manuels tels que les ostéopathes, chiropracteurs ou kinésithérapeutes utilisent aujourd’hui des techniques de mobilisations ou de manipulations articulaires, telles que les techniques de haute vélocité basse amplitude (HVBA), afin de soulager des douleurs vertébrales d’origine mécanique. De nombreuses études tentent encore aujourd’hui de démontrer leurs mécanismes biomécaniques, physiologiques, ou leur lien avec le système nerveux autonome (SNA), mais sans réussir à montrer de manière claire et significative les effets physiologiques des manipulations rachidiennes.
Le système nerveux autonome intervient dans la motricité et la sensibilité réflexe des viscères comme le cœur, les poumons ou les organes digestifs, sur les vaisseaux sanguins, les sécrétions hormonales, le revêtement cutané et les muscles lisses. Il assure un maintien du contrôle interne et de l’homéostasie de manière indépendante.
Anatomie du SNA
Sur le plan physiologique, on peut décrire un système orthosympathique (ou sympathique) et para sympathique. Le système orthosympathique est un système excitateur, constitué de deux chaines ganglionnaires de part et d’autre de la colonne vertébrale exclusivement situées entre la moelle cervicale basse (C8-T1) et la moelle lombaire (L2). Il exerce une fonction de préparation à l’action en mobilisant les ressources du sujet (augmentation de la fréquence cardiaque ou de la tension artérielle par exemple). Son activation prépare l’organisme à l’activité physique ou intellectuelle.
A l’inverse, le système parasympathique est inhibiteur, il exerce une action de mise au repos de l'organisme lors de la digestion ou du sommeil par exemple.
Il est composé de ganglions situés à la base du tronc cérébral et dans la partie basse de la moelle épinière. Son activation permet un maintien ou un retour à un état de repos afin de conserver de l’énergie. Il est globalement associé au repos et à la digestion, au retour à la normale et au calme.
Ces 2 systèmes opposés ont une action antagoniste et fonctionnent en équilibre ce qui permet un bon fonctionnement de l’organisme
Le système nerveux autonome a été au cœur d’études il y a quelques années, concernant notamment sa situation anatomique. En effet, une nouvelle organisation du système nerveux autonome a été proposée : une partie parasympathique crânienne, une partie sympathique spinale (partant de la base du crâne jusqu’au sacrum inclus) et une division entérique. Des questions pouvaient alors se poser quant à l’efficacité des techniques manuelles au niveau du bassin, concernant l’action sur le système parasympathique. D’autres études ont cependant répondu et critiqué ces résultats en montrant et affirmant que les fibres sacrées sont bien parasympathiques.
Certaines études ont tenté de montrer que des techniques de manipulations rachidiennes ou encore crâniennes ont une action sur le SNA. Un thérapeute manuel va être amené à faire des manipulations tous les jours. Par ce biais il pourra donc, en traitant ces zones, certainement avoir une action spécifique sur le système sympathique ou parasympathique. Cependant, la majorité des études s’accorde en concluant qu’il faudrait mener plus d’essais cliniques pour prouver de manière significative les effets que les thérapies manuelles peuvent avoir sur le SNA.
Rôle du SNA
L’approche ostéopathique permet d’assurer un maintien de l’homéostasie dans le corps contrôlé en partie par le SNA. Ce processus de régulation par lequel l’organisme maintient les constantes du milieu interne de manière autonome peut être perturbé par des stress extérieurs. Un déséquilibre du SNA peut amener à un dysfonctionnement de certains organes, un dérèglement de l’homéostasie ou à une prédominance d’un système, ce qui amènera à une accélération (sympathicotonie) ou un ralentissement général (parasympathicotonie) de l’organisme. Un déséquilibre du système nerveux autonome avec une prédominance du système sympathique à long terme pourrait engendrer des troubles du sommeil comme l’insomnie ou des troubles psychologiques comme de l’anxiété. À l’inverse, une prédominance du système parasympathique risque d’entraîner à long terme des symptômes de fatigue, et à l’extrême des symptômes de dépression chez certains patients.
Problématique
Il serait intéressant, pour avoir une approche globale et la plus efficace possible, de comprendre comment mettre en lien notre pratique et le système nerveux autonome. L’objectif de cette étude est donc de faire un état des lieux des connaissances sur l’influence des thérapies manuelles sur le système nerveux autonome.
La revue de littérature s’est avérée être le moyen le plus pertinent pour répondre à cette problématique afin de pouvoir confronter les différentes études menées jusqu’à aujourd’hui.
Clément Bes de Berc
Ostéopathe à Argenteuil
95 - Val d'oise