Savez-vous quel est le point commun entre une opération chirurgicale, un accident, une chute et une césarienne ? La cicatrice. Pour les plus poétiques, elles peuvent raconter des histoires, pour certains, elles peuvent s’oublier facilement et pour d’autres, elles peuvent être un cauchemar et rappeler des souvenirs désagréables, voire elles peuvent être douloureuses.
Une cicatrice est générée par un des nombreux processus magiques de notre corps humain, la régénération cellulaire. Bien que cela paraisse anodin, ce processus est complexe et demande beaucoup d’effort pour votre organisme. Différentes couches de peau vont se reformer grâce à la division cellulaire, pour venir refermer l’espace qui était ouvert comme si rien ne s’était passé, ou presque !
La cicatrisation peut durer de quelques jours à quelques mois en fonction de la gravité de la lésion.
Des cicatrices importantes, comme après un accident ayant nécessité des points de sutures ou des plaies refermées lors d’intervention intervention chirurgicales vont entrainer des tensions tissulaires importantes.
Imaginez une partie d’un vêtement déchiré, pour le recoudre, il va vous falloir, premièrement des talents en couture, et deuxièmement rapprocher les 2 bords de la déchirure avant de faire des points pour les maintenir ensemble. Une fois rapprochés, vos points ne bougent plus et le tissu reste joint. Si vous essayez de bouger la couture, le tissu va être moins souple qu’avant à ce niveau-là, voire même plus loin dans le vêtement.
Il se passe exactement la même chose dans votre corps. Les différentes couches de peau vont venir s’étirer afin de se rapprocher et ne faire plus qu’un. En faisant cela, la peau va être plus tendue par endroits, et la cicatrice pourra manquer de souplesse.
Ces tensions tissulaires qui passent inaperçues peuvent causer des douleurs importantes.
Alors que faire pour éviter ces tensions ?
Avant tout, il faut que le processus de cicatrisation soit terminé et que la cicatrice soit refermée.
Vous pouvez ensuite consulter un kiné, médecin ou un ostéopathe, même si vous ne présentez pas de douleurs, simplement pour qu’il ou elle puisse évaluer cette cicatrice.
En tant qu’ostéopathe, on pourra travailler avec des techniques douces, et de différentes manières.
Massage de la cicatrice
Oui oui, c’est peut-être une des seules fois ou l’ostéopathe emploiera le mot massage. Ce travail est primordial. Il consiste à mobiliser la cicatrice dans sa longueur, sa largeur, de venir la soulever un peu, et de s’assurer qu’elle soit libre de bouger dans tous les sens. L’ostéopathe pourra vous montrer comment faire ce travail, et sur quelles zones insister afin que vous puissiez reproduire cela chez vous. Pour les plus chanceux, vous pourrez même demander un peu d’aide à une personne de votre entourage pour effectuer ce travail à votre place !
Ainsi, en mobilisant la cicatrice dans plusieurs sens, on permet aux tissus de la cicatrice d’être libre de suivre les mouvements, quel qu’il soit, et sans retenu.
Travail tissulaire et articulaire
Après avoir travaillé sur la cicatrice, à nous professionnels de nous intéresser aux mouvements des tissus et des articulations aux alentours, mais pas que ! Aux alentours bien sûr, afin de s’assurer que localement, votre corps puisse bouger sans problèmes mais aussi à distance, car comme vu précédemment, une cicatrice peut avoir un impact sur la mobilité tissulaire, même à distance, et peut donc entrainer des limitations dans la mobilité de certaines articulations, et donc à terme, des douleurs.
Le petit plus de votre ostéopathe
Connaissez-vous les bandes de kinésiologie, aussi appelés K-Tape ? Mais si, vous avez surement déjà vu ces bandes de couleurs sur vos sportifs préférés. Ces bandes consistent grossièrement à décoller très légèrement votre peau, afin de faciliter l’apport sanguin dans cette zone, et donc faciliter la réparation tissulaire. En fonction de la tension mise dans la bande lors de la pause, elle peut aider à soulager un muscle, des ligaments, à « guider » une articulation dans une position, ou encore à accélérer le processus de cicatrisation via l’afflux sanguin plus important.
Lors de mes formations post graduées, j’ai eu la chance d’assister à une formation sur la pose de ces bandes, ce qui rajoute donc un outil supplémentaire dans la prise en charge de certaines douleurs, et dans ce cas précis, de la prise en charge des cicatrices.
A retenir
Les cicatrices peuvent être bien plus embêtante qu’elles ne paraissent, dans certains cas elles peuvent même aller jusqu’à l’arrêt d’une activité physique à cause de douleurs.
Alors ne sous estimez pas l’importance de celles-ci, des gestes simples peuvent être mis en place au quotidien, mais avant de les mettre en place, n’hésitez pas à aller consulter pour recevoir des conseils adaptés à votre situation, chaque cas est différent.
Bien que l’ostéopathie ne soigne pas tout et ne soit pas magique, le travail tissulaire autour des cicatrices présente de bons résultats lorsqu’il est indiqué, et peut soulager de nombreuses douleurs.
Alors pourquoi pas essayer, au mieux le travail de la cicatrice est recommandé, et au « pire », vous saurez que tout va bien.
A bientôt au cabinet.
Clément Bes de Berc
Ostéopathe à Argenteuil
95 - Val d'oise