La scoliose, différente de l’attitude scoliotique, est une déviation permanente de la colonne vertébrale due à une rotation des vertèbres. Elle se déclare principalement lors de la croissance, jusqu’à l’adolescence.
Qu’est-ce que la scoliose ?
Types de scoliose
Scoliose idiopathique
La scoliose idiopathique se développe au cours de la croissance, est plutôt silencieuse avant la puberté, puis s’accélère pendant cette période. Elle touche 0,5 à 2% des 8-15ans, ce qui en fait la forme la plus répandue. On estime que les filles sont 8 fois plus touchées que les garçons par la scoliose.
Scoliose « secondaire »
La scoliose secondaire survient après quelque chose, comme son nom l’indique, une maladie généralement neuromusculaire ou osseuse. On retrouve cette forme principalement chez des enfants ayant eu une naissance difficile et présentant des séquelles au niveau neuromoteur. Cette forme de scoliose reste cependant assez rare.
On retrouve 2 localisations principales de la scoliose, la scoliose thoracique et la scoliose lombaire. Une scoliose peut également être entre ces deux régions du rachis, on parlera alors d’une scoliose thoraco-lombaire.
Scoliose thoracique
La scoliose thoracique se situe donc au niveau de la cage thoracique, entre la 1ère (T1) et la 12ème (T12) vertèbre dorsale. Elle peut déformer la cage thoracique entrainant une déformation de la poitrine, altérant la respiration profonde et peut, dans les cas les plus graves, engendrer une insuffisance pulmonaire.
Scoliose lombaire
La scoliose lombaire se situe entre la 1ère (L1) et la 5ème (L5) vertèbre lombaire. Les conséquences principales de cette scoliose est la limitation de l’espace dans l’abdomen pour les organes digestifs, et l’apparition de discopathies (ou hernies discales dans les formes plus avancées) de manière précoce.
Différence avec attitude scoliotique
La scoliose n’est pas une courbure physiologique, il s’agit d’une rotation de vertèbres qui entraine une déviation de la colonne vertébrale. Sans prise en charge, la scoliose risque d’empirer.
L’attitude scoliotique peut présenter la même déformation qu’une scoliose en position debout, cependant, cette déviation va disparaitre en position assise. On retrouve comme cause principale des adaptations de la colonne vertébrale dues à une inégalité de longueur de jambes, un déséquilibre au niveau du bassin (on ne parlera de « décalage » de bassin uniquement en présence d’imagerie médicale, il s’agit d’un léger abus de langage) ou être une conséquence d’une douleur.
En fonction de l’origine, un traitement kiné, podologique, postural ou ostéopathique peut être envisagé.
L’attitude scoliotique ne peut, en aucun cas, dégénérer en scoliose.
Symptômes d’une scoliose
Une personne ayant une scoliose peut présenter différents symptômes. Les plus fréquents sont :
- Des douleurs rachidiennes (généralement le signe qui alarme les parents et qui entrainent une consultation médicale)
- Des douleurs chroniques
- Des sensations de brulures dans le dos
- Des névralgies (douleurs dues à des nerfs, dans le cas de scoliose, dans les jambes)
- Des difficultés à respirer
- Une asymétrie de posture
Conséquences d'une scoliose
La scoliose peut passer inaperçue pendant des années et, comme toute pathologie, plus la prise en charge est tardive, plus le traitement et long et complexe. Une manière simple pour vous parents de s’interroger est d’observer le dos de votre enfant. Si vous trouvez que sa posture est asymétrique ou qu’un coté ressort plus qu’un autre, n’hésitez pas à consulter un médecin, kiné ou ostéopathe pour avoir un premier avis.
Si la scoliose n’est pas traitée, elle peut avoir plusieurs conséquences :
- Diminuer le volume thoracique et entrainer des difficultés respiratoires en empêchant le cœur et les poumons de fonctionner correctement
- Générer des douleurs chroniques
- Causer des hernies discales
Traitements possibles
Prise en charge médicale
L’objectif principal du traitement de la scoliose et de limiter la déformation de la colonne vertébrale, et éviter que celle-ci n’augmente.La collaboration inter professionnelle et pluri disciplinaire est la clé du traitement de la scoliose. Cependant, la première personne à consulter en cas de scoliose reste votre médecin généraliste, afin qu’il puisse diagnostiquer la scoliose
éventuellement avec des examens complémentaires. Il pourra ensuite vous rediriger vers des professionnels spécialisés si besoin (orthopédistes, neurologues, podologues posturologues, kinésithérapeutes, ostéopathes).
En cas de forte douleurs, le médecin peut aussi prescrire des médicaments antalgiques afin de diminuer la douleur présente.
Le corset
En cas de forme avancée, le port du corset est recommandé afin de traiter la scoliose et d’éviter l’aggravation de la déformation. Pour être efficace, le corset doit être porté au moins 18h/jour chez un enfant en croissance. Il est nécessaire de le porter jusqu’à l’arrêt de la croissance. Pour ce type de traitement, l’orthopédiste sera le spécialiste le plus adapté.
La chirurgie
Lorsque le traitement par corset n’est pas suffisant, la chirurgie est recommandée en cas de scoliose importante. L’opération consiste à réduire la déviation en fixant des tiges en métal le long de la colonne, comme un tuteur, afin de maintenir la colonne droite.
Il peut y avoir certaines conséquences à l’opération comme des douleurs importantes, des maux de têtes et des atteintes neurologiques. Le risque de paralysie est devenu minime.
La kinésithérapie
La rééducation est généralement le traitement de fond le plus fréquent. Elle permet d’entretenir la mobilité de la colonne vertébrale, de renforcer les muscles, de travailler sur sa respiration et sa posture.
La kinésithérapie est recommandée en traitement complémentaire d’un traitement orthopédique afin d’optimiser les chances de guérison.
Rôle de l’ostéopathie
Rappel sur le concept ostéopathique
Le rôle de l’ostéopathe est d’identifier les déséquilibres musculo squelettiques et des tensions dans le corps. L’ostéopathe va essayer de comprendre pourquoi telle ou telle région du corps est douloureuse, quelle zone de restriction de mobilité va altérer la qualité des tissus ou bien quels antécédents va entrainer une modification dans l’organisation du corps. En savoir plus sur le concept de l’ostéopathie
Intérêt d’une prise en charge ostéo
Chaque traitement doit être adapté en fonction des symptômes, de la sévérité de la scoliose, et du patient. Nous décrirons ici les intérêts principaux de la prise en charge ostéopathique.
Lors d’une scoliose chez l’enfant, les déviations des vertèbres vont entrainer, comme vu précédemment, une ou plusieurs courbures dans le plan sagittal. Ces courbures vont être moins sollicités par l’organisme car les vertèbres concernées ne peuvent pas utiliser leur pleine capacité à se mobiliser. Les zones sus et sous-jacentes vont donc avoir tendance à être sur sollicitées afin de palier a ce manque de mobilité local. Pour se faire, les muscles vont travailler de manière plus importante que prévu, les ligaments vont être plus souvent mis sous contraintes, et les disques inter vertébraux peuvent s’inflammer plus rapidement.
Le corps, en travaillant ainsi, utilise sa capacité d’adaptation afin d’éviter les douleurs. A terme, ces adaptations posturales et vertébrales peuvent entrainer des douleurs dans le dos, qui peuvent se répercuter autour de la scoliose.
Le but de l’ostéopathe est de rendre les zones sus et sous-jacentes le plus mobile possible, afin de limiter les tensions musculaires et les douleurs. Non, l’ostéopathe ne va pas remettre en place les vertèbres, le corps ne fonctionne malheureusement pas aussi simplement.
Le corps fonctionnant comme un ensemble, des tensions à distance peuvent aussi se mettre en place, par le biais de tensions tissulaires ou articulaires. Bien que certaines courbures de la colonne vertébrale, comme les lordoses et les cyphoses soient physiologiques, les déviations entrainées par une scoliose peuvent entrainer des tensions tissulaires. Imaginez par exemple avoir une chemise sur vous. Si vous tordez votre chemise au niveau de l’épaule, cela va entrainer bien évidemment des tensions autour de la zone froissée, mais aussi sur tout le reste de la chemise. Le corps fonctionne de la même manière, si des tensions locales peuvent entrainer des douleurs à un endroit, ces tensions peuvent aussi se répercuter ailleurs dans le corps. C’est le rôle de l’ostéopathe de déceler cela afin de les soulager.
Il peut donc effectuer un travail articulaire, musculaire, mais aussi tissulaire autour du système digestif, de la cage thoracique, ainsi qu’autour du crâne pour soulager les différentes tensions engendrées par la scoliose.
Évidemment, la prise en charge ostéopathique dans le cadre d’une scoliose ne se suffit pas à elle-même pour soigner cette pathologie, elle est complémentaire à une prise en charge éventuellement orthopédique, ou par un kinésithérapeute.
La visite chez un ostéopathe peut aussi être envisagée après l’opération, afin de diminuer les éventuelles douleurs post opératoires.
Les conseils de votre ostéopathe
Vous l’aurez compris, la scoliose est une pathologie complexe, qu’il est nécessaire de déceler rapidement afin de mettre en place le traitement adapté dans les plus brefs délais. Pour cela, des gestes simples peuvent être réalisés régulièrement, sans y passer l’après-midi.
Une scoliose ne peut pas disparaître, cependant son évolution peut être stoppée.
N’hésitez pas à consulter, même pour un doute, il est préférable d’aller voir un médecin pour s’apercevoir qu’il n’y ait pas de scoliose, plutôt que s’en rendre compte tardivement.
Si votre médecin n’est pas disponible, les kinésithérapeutes et ostéopathes peuvent être en mesure de vous éclairer, supposer un diagnostic et réorienter si besoin.
N’hésitez pas à prendre rendez-vous afin d’en savoir plus, je vous recevrai avec plaisir au cabinet afin de vous prendre en charge, et répondre à vos questions.
Clément Bes de Berc
Ostéopathe à Argenteuil
95 - Val d'oise